Et si une photo pouvait vous ramener à vous-même ?
ACAT PHOTOS
5/7/20254 min temps de lecture


Et si une photo pouvait vous ramener à vous-même ?
L’impact émotionnel de la photographie – bien au-delà de la décoration
Résumé pour les curieux pressés :
Dans cet article, je vous partage l’histoire d’une photo prise à Bangkok.
Plus qu’une simple image, c’est un moment suspendu, un souvenir capturé qui m’a bouleversée.
À travers elle, j’explore le lien intime entre photographie et émotion — et pourquoi, parfois, une photo peut réellement nous ramener à nous-mêmes.
Parmi les dizaines de milliers de photos dans ma bibliothèque Lightroom, prises ces deux dernières années, faire un choix n’a pas été simple — vous pouvez l’imaginer.
Mais j’ai décidé d’ouvrir ce blog avec celle-ci.
D’abord, parce que je l’adore.
Elle a été prise depuis la piscine sur le toit de l’immeuble où je vis, ici à Bangkok, pendant ces premiers mois de 2025.
C’est, sans exagérer, l’une des plus belles vues que j’ai vécues : changeante à chaque instant, inspirante, silencieusement puissante.
J’y ai passé des heures. À observer. À réfléchir. À ressentir.
À tenter des méditations sur lesquelles je me suis finalement assoupie (haha).
Je l’ai aussi choisie parce que c’est celle que j’ai offerte à une amie d’enfance, pour ses 40 ans.
C’est d’ailleurs pour ça que je l’ai nommée Skyline Reverie.
Elle a traversé de nombreuses turbulences dans sa vie, et pourtant… elle reste lumineuse, forte, rayonnante.
Je voulais lui offrir une image à son image : colorée, chaleureuse.
Quelque chose qui lui rappelle que, malgré les tempêtes, certains moments restent imperturbables, beaux, réconfortants.
Et puis, il y a cette ironie de la vie.
Cette photo, si paisible, a été prise depuis l’immeuble où j’ai vécu un tremblement de terre — le seul en 100 ans.
J’y étais, ce début d’après-midi-là, autour de 13h25.
C’est ce qu’indique mon WhatsApp quand j’ai tenté d’appeler ma moitié, qui était dehors, pour la prévenir de rester loin des bâtiments.
Pas de réponse.
Et le plus fou, c’est que les premières vibrations que j’ai senties… j’ai cru qu’elles venaient de moi.
C’était comme si ça vibrait en moi.
J’ai pensé que je faisais un malaise, ou que mon cœur battait trop fort. (Je sais, c’est improbable… mais j’en ris aujourd’hui.)
Très vite, tout s’est intensifié.
Quand ça a commencé à vraiment bouger, le plafond s’est mis à craquer, les murs à se fissurer, et j’ai vu les dalles du sol se soulever sous mes pieds.
Mon corps a réagi avant que mon esprit n’ait le temps de comprendre.
J’ai cru être prise au piège — sans parler des douze étages qu’il me restait à descendre à pied.
D’autres venaient du 41e, de là-haut, depuis la piscine d’où j’avais justement pris cette photo.
Je suis sincèrement heureuse de pouvoir dire : “beaucoup de peur, peu de mal.”
Ma moitié allait bien, et n'avait juste plus de batterie 🙏🏻 , c'est ce qu'on appelle le sens du timing !
Aujourd’hui, je regarde cette image.
Elle n’a pas changé.
Elle est restée intacte.
Impeccable.
Et c’est peut-être ça, le plus bouleversant.
Ce moment que j’ai capturé quelques semaines plus tôt, il est toujours là.
Solide, lumineux, silencieux. Il a cette histoire en plus.
Il me rappelle que tout peut basculer — mais que certains instants restent.
Visuellement, ils sont stables.
Mais à l’intérieur, des histoires s’y ajoutent.
Ils deviennent des repères.
Un ancrage.
Je me suis souvent demandé ce qu’on cherche, vraiment, dans une image.
Est-ce qu’on regarde pour se souvenir ? Pour rêver ? Pour ralentir ?
Est-ce qu’on accroche une photo sur un mur pour meubler le vide, parce que ça “fait bien” — ou pour créer une présence ?
Une sorte d’écho discret de ce qui vibre en nous, sans qu’on sache toujours le dire.
On parle beaucoup de décoration, bien sûr.
Mais moi, je crois que certaines photos font plus que “faire joli”.
Elles nous parlent.
Elles nous rappellent un endroit, une sensation, une version de nous-mêmes.
Et parfois, elles disent : “C’est encore là. Ce que tu regardes est au présent. C’est maintenant.”
Alors non, je ne fais pas des images pour décorer des murs.
Je les fais pour qu’elles trouvent un mur qui a besoin d’elles. Parce qu’on en a tous besoin.
Un mur — ou un regard — qui cherche à se reposer un instant.
Pour s’oublier. Ou pour sourire.
🎧 L’expérience en musique
Pour aller encore un peu plus loin, j’écoute parfois de la musique en travaillant mes photos.
Un simple morceau peut transformer la manière dont on respire et ressent une image.
C’est un espace intime, presque secret.
Je vous glisse ici cet album de Maribou State que j’aime écouter en ce moment, au cas où vous auriez envie d’essayer.
Prenez un moment. Mettez le son. Regardez.
Et demandez-vous :
Et si cette photo vous embarquait quelque part — ou peut-être vous ramenait à vous-même ?
📷 Un fragment de vie à emporter ?
Si cette image vous touche autant qu’elle m’habite,
alors peut-être qu’elle trouvera aussi une place chez vous.
C’est une photo pensée pour durer.